Traduction d'après le journal des soigneurs du Sheldrick Wildlife Trust par Ingrid VON ANTHONI
Le mois de mai a été plutôt calme pour notre troupeau d'Ithumba, mais tout a changé le 26 mai, lorsque Maisha et Nabulu sont arrivés de Nairobi. Tout le monde était ravi d'avoir deux nouveaux venus parmi eux, mais surtout leurs anciens amis de la Nursery. Les retrouvailles de Maisha et Nabulu avec Ambo, Musiara, Sattao et Dololo étaient magnifiques à voir, alors qu'ils grondaient et entrelaçaient leurs trompes pour se saluer. Sans aucun doute, ces amitiés éprouvées ont contribué à faciliter la transition des filles - et quelle transition ! Alors que la nursery est froide et verte, Ithumba est chaude et sèche, pleine de nouvelles vues et odeurs intrigantes.
Maisha et Esampu
Nabulu et Malkia
Pour Maisha, Ithumba est un retour à la maison. Elle a été sauvée de Tsavo Est en 2017, après avoir survécu de justesse à une sécheresse brutale qui a frappé le pays. Il n'a fallu que quelques heures pour qu'elle et Nabulu s'acclimatent à leur nouvel environnement. Dès le deuxième jour, ils ont été les premiers à sortir des palissades et se sont dirigés vers la brousse. Les gardiens ont dû les ramener, car elles sont encore trop nouvelles pour connaître les meilleurs endroits pour brouter. Cependant, ils ont été invités à ramener le troupeau à la maison le soir, un privilège qu'ils ont accepté avec aplomb.
Nos orphelins passent dans les unités de réintégration pour un certain nombre de raisons, mais la principale d'entre elles est la possibilité de fraterniser avec des éléphants plus âgés et d'apprendre d'eux. Le dernier jour du mois, l'ancien orphelin Zurura et un ami sauvage sont venus nous rendre visite. À 15 ans, il est en train de devenir un mâle très impressionnant, et Maisha et Nabulu semblaient plutôt agités en sa présence ! Il les a regardés s'élancer hors de l'enceinte de la palissade le matin, renonçant à la luzerne pour l'observer de loin. Zurura est un mâle si gentil qu'il a gentiment dirigé les jeunes filles stupéfaites vers l'abreuvoir, où leurs amis les attendaient.
Zurura
Musiara et Mapia
Maisha et Nabulu ont certainement ressenti la chaleur d'Ithumba. Même nos orphelins les plus expérimentés ont été un peu déstabilisés par le temps imprévisible. Nous avons reçu très peu de pluie au début du mois, mais le reste du mois de mai a été mitigé, soit froid et venteux, soit chaud et sec. Alors que la plupart des éléphants réservent le bain de boue aux journées ensoleillées, l'ex-orphelin Kanjoro est toujours heureux de se vautrer, quel que soit le temps !
L'ancien troupeau d'orphelins de Mutara est resté dans la région, ancré par son engouement pour la petite Dololo. Ils ont disparu pendant un moment après les pluies du début du mois, mais l'ancienne orpheline Kalama est rapidement venue combler le vide. À 12 ans, elle était impatiente de jouer le rôle de grande sœur pour le troupeau dépendant, les escortant d'un endroit à l'autre jusqu'au retour du troupeau de Mutara le 16. Les gardiens savent que le troupeau de Mutara n'a qu'un seul objectif : passer le plus de temps possible avec leur Dololo préféré. Personne ne sait pourquoi ce groupe est si singulièrement obsédé par ce petit mâle, alors que ses camarades Musiara et Sattao ne leur valent guère un regard. Ils avaient l'habitude de voler Dololo, mais ce mois-ci, ils se sont bien comportés et se sont mêlés au reste du troupeau.
Plusieurs anciens orphelins sont venus dont le vilain Kithaka et son troupeau d'Orwa, Garzi et Lemoyian. Kalama, Melia, Chemi Chemi, Kibo, Kilaguni, et Kandecha étaient d'autres visiteurs fréquents. Nous avons été agréablement surpris lorsque Meibai, 13 ans, s'est présenté un matin. Sa dernière visite remontait à un certain temps et nous avons été particulièrement heureux de le voir en bonne santé et heureux. Le petit Mundusi s'est approché de Meibai et a échangé des salutations avec lui, ce qui a visiblement fait plaisir au mâle plus âgé.
Olsekki
Rapsu et Kithaka
Barsilinga, Olsekki et Tusuja préfèrent faire leurs propres affaires ces jours-ci. Ils broutent seuls, avant de rejoindre le troupeau dépendant, soit au bain de boue, soit aux palissades. Barsilinga et Tusuja sont devenus absolument inséparables, tandis qu'Olsekki semble faire comprendre qu'il est sur le point de devenir totalement indépendant. Olsekki s'amuse à jauger tous ses amis et a même essayé de défier l'ex orphelin Tomboi un jour. Tomboi a 18 ans, il pourrait donc représenter un adversaire redoutable, mais heureusement, il n'a pas réagi à l'insolence du jeune mâle de sept ans. Chemi Chemi, 11 ans, n'a pas été aussi compréhensif, ce qui a fait fuir Olsekki dans la direction opposée !
Les mâles dépendants se jaugent constamment, testant leur force pour comprendre la hiérarchie du troupeau. C'est peut-être pour cela que Kauro s'est foulé la jambe un matin, mais dans l'après-midi, il ne boitait plus. Pare aime jouer avec Mundusi et Karisa, mais il a aussi un faible pour les jeunes mâles : Après que Musiara se soit mis dans l'eau chaude avec Mapia, Pare a décidé de désamorcer la situation. Mapia s'est enfui dès qu'il a vu le mâle plus âgé s'approcher et Musiara a tendu sa trompe vers Pare, comme pour le remercier d'être intervenu. Si certains éléphants sont naturellement amis, d'autres ne s'entendent jamais. C'est le cas de Mapia et d'Esampu, qui se disputent constamment !
Mundusi
Ambo et Kamok
Au début du mois, Ambo et sa "grande sœur" Kamok ont commencé à s'éclipser juste avant l'heure du retour à la maison. Il était assez évident qu'ils avaient des plans en tête, car ils restaient derrière les autres pour pouvoir s'éclipser sans être vus. Les gardiens ne voient pas d'inconvénient à ce que la "classe 5" - la palissade la plus éloignée, réservée aux orphelins dépendants les plus âgés - passe du temps à l'extérieur, mais Ambo est bien trop jeune pour de telles pitreries.
Nous sommes ravis de voir à quel point Maisha et Nabulu se sont bien intégrés à la vie d'Ithumba. Leur parcours de réinsertion se poursuivra au cours des prochaines années, mais cette étape les rapproche considérablement de la reconquête de la vie sauvage qui leur revient de droit.
Photos créditent DSWT
Nous rappelons que pour les nouvelles et les photos nous sommes tributaires du Sheldrick Wildlife Trust et ne pouvons fournir que les informations remises concernant les orphelins, sans oublier que les traductions sont faites bénévolement sur du temps personnel.
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