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Chiens Pisteurs / Big Life

Le meilleur ami d'un anti-poacher

Ce mois-ci, nous mettons en lumière le travail fantastique accompli par nos rangers, et aujourd'hui nous voulons célébrer deux de nos rangers les plus furieux et les plus amicaux : Bonnie et Clyde.

Big Life a commencé à utiliser des chiens pour les efforts de lutte contre le braconnage en 2011. Depuis lors, notre petite unité de canins compétents a permis d'appréhender des braconniers, de suivre des animaux sauvages blessés, de résoudre des différends liés à des vols et de réunir des enfants perdus avec leurs familles.

Ensemble, nos chiens et leurs maîtres-chiens apportent une contribution disproportionnée à nos objectifs de lutte contre le braconnage et de conservation. En plus d'intervenir directement dans les incidents, la simple présence de l'unité canine a un effet dissuasif inestimable sur les braconniers potentiels. Il est difficile de connaître le nombre d'animaux qui sont en vie parce qu'un braconnier potentiel a décidé de ne pas tuer de peur d'être traqué par les chiens et leurs célèbres nez puissants. Mais grâce à notre réseau de renseignements, nous disposons d'informations fiables indiquant que la présence des chiens est un facteur déterminant dans le processus de décision des braconniers, et que les chiens ont augmenté la menace d'arrestation au point que le risque est trop élevé pour beaucoup.

L'unité canine est dirigée par le sergent Mutinda Ndivo, qui supervise l'unité depuis 2012. Il a transmis une grande partie de ses connaissances aux quatre autres membres humains de l'unité canine : Jonathan Mopia, Joel Kuyan, Peter Mulinke et Raphael Merin.

 
 
Il est né en 1979 et a été nommé par l'Amboseli Trust for Elephants bien avant qu'il ne devienne l'un des plus grands éléphants du Kenya.
Un "big tusker" ou "super tusker" est un éléphant dont les défenses pèsent plus de 45 kg chacune. Très peu de populations sont encore porteuses des gènes permettant d'obtenir des défenses aussi énormes, et les individus qui en sont pourvus sont extrêmement vulnérables au braconnage pour leur ivoire. Au plus fort de la dernière crise du braconnage des éléphants, les défenses d'Ulysse auraient valu la somme stupéfiante de 200 000 dollars ou plus sur le marché de l'ivoire en gros.
Grâce à la protection des gardes forestiers de Big Life et du Kenya Wildlife Service, Ulysse a survécu aux pires moments du braconnage de l'ivoire, mais il a été confronté à une autre menace : le conflit homme-faune. À deux occasions différentes, il a été transpercé par des fermiers en représailles à des attaques de cultures, avant la construction de la clôture de protection des cultures de Big Life.
À ces deux occasions, en 2016 et 2018, il a été soigné avec succès et depuis, il erre dans Amboseli, ravissant ceux qui ont la chance de le voir et s'occupant largement de ses propres affaires.
Très tristement, Ulysse est décédé à la fin du mois de mars. À 43 ans, ce n'est pas la vieillesse qui l'a tué, puisque les éléphants peuvent vivre jusqu'à 60 ans. La cause exacte du décès n'a pas pu être déterminée par KWS, mais sa mort semble avoir été naturelle. Bien qu'il puisse sembler étrange de la décrire ainsi, la mort naturelle d'un animal (plutôt que par la main de l'homme) doit être considérée comme un succès.
Ses défenses ont été récupérées et pesaient respectivement 51 et 47 kg. L'apparence n'est pas tout et le fait d'avoir de grosses défenses ne rend pas un éléphant plus important qu'un autre mais, en tant que l'un des plus gros défricheurs d'Afrique, la présence géante d'Ulysse dans les plaines d'Amboseli nous manquera certainement.

 

Traduit de l’anglais par Maeva Kohler.

 

 

 Certaines choses tuent rapidement les éléphants, comme la balle d’un braconnier, d’autres lentement… comme l’avocat.

D’autres produits de luxe de l’agro-industrie internationale, comme le haricot vert, le petit pois et le pois mange-tout sont tout aussi meurtriers. Les profits sont grands, et l’argent l’emporte haut la main sur les éléphants et les communautés locales. Rien ne ralentira ces entreprises dans leur implacable avancée au cœur des pâturages luxuriantes du Kenya.

Les bulldozers sont en approche. Nous le savons parce que nous en avons été témoin.

En l’espace de quelques jours, les machines ont défriché plus de 180 acres d’habitat naturel, faisant table rase pour accueillir ses futurs habitants : les avocatiers.

L’écosystème du Grand Amboseli fait face à un nouveau défi, dont les enjeux pourraient être encore plus dévastateurs que le braconnage, alors que les rangers de Big Life avaient si bien réussi à le réduire ces dernières années.

Tout a commencé dans le Corridor Faunique Kimana, une zone essentielle où les emblématiques éléphants mâles d’Amboseli pâturent plusieurs mois de l’année. C’est l’unique route restante permettant aux animaux sauvages de se déplacer entre Amboseli et la partie australe du Parc National de Tsavo Ouest.

Sous la pression de la communauté locale et de groupes de conversation, l’Autorité nationale de gestion de l’environnement avait annoncé son intention de geler l’activité agricole. L’affaire ayant fait l’objet d’un appel, elle est désormais en cours d’instruction devant le Tribunal environnemental du Kenya.

La victoire de l’entreprise agricole laisserait le champ libre aux promoteurs dans leur course à la destruction de l’environnement unique qu’abrite Amboseli, classée réserve de biosphère de l’UNESCO, l’une des rares cinq réserves présentes au Kenya.

Il faut noter qu’une autre exploitation agricole située à proximité avait obtenu l’autorisation de se développer sur 120 acres l’année passée et qu’elle s’est depuis étendue sur plus de 540 acres supplémentaires.

La faune sauvage du Kenya est en forte baisse, et Amboseli est l’un des derniers endroits du pays où l’on trouve une population d’éléphants en bonne santé, incluant les quelques rares derniers éléphants à larges défenses et les populations en plein essor d’espèces comme le lion, la girafe et le guépard. Il y a beaucoup de terres arables disponibles au Kenya, terres d’ores et déjà dépossédées de toute vie sauvage. Pourquoi détruire l'un des derniers endroits d'Afrique de l'Est où les troupeaux d'éléphants évoluent encore en liberté ?

Ces développements agricoles représentent aussi des menaces directes pour les êtres humains. L’écosystème du Grand Amboseli possède une industrie de conservation et d’écotourisme qui soutient des milliers d’emplois et génère des dizaines de millions de dollars pour l’économie locale et nationale.

Personne ne se rend en Afrique pour admirer des champs d’avocatiers.

Les mois et années à venir seront décisifs. L’écosystème compte principalement un grand regroupement de ranchs appartenant aux communautés locales, qui ont toujours permis aux animaux sauvages, bétails et humains de se déplacer librement. Cette possibilité de se déplacer au fil des saisons à la recherche de nourriture et d'eau, sur d'anciens sentiers migratoires, est essentielle à la survie des animaux sauvages.

Mais la pression pour le morcèlement des terres grandit, et le passage d'un environnement géré par les communautés locales à des terres privées tenus par des particuliers risque de faire voler l'écosystème en éclat, en dizaines de milliers de petites parcelles de 20, 40 et 60 acres.

Ces petites parcelles seront ensuite vendues et transformées en vue d’autres utilisations, les animaux se retrouveront à court d’espace, et la vie sauvage de l’écosystème du Grand Amboseli sera décimée.

Préserver l’écosystème dans son état actuel sera difficile. Heureusement, il est encore possible de protéger des corridors fauniques et des zones de dispersion clés qui permettraient de maintenir une vie sauvage équivalente. Par contre, si l’on n’agit pas dès maintenant, l’entier de l’écosystème risque de s’effondrer.

Dans le passé, Big Life a réussi à lutter contre le braconnage et s’est attaqué avec succès aux conflits humains-faune.

Nous arrivons maintenant à l'essentiel du problème : l'espace

Des centaines de rangers patrouillant à la recherche de braconniers et de longues clôtures pour réduire les interactions entre éléphants et fermiers, ou tout autre combat de Big Life sont vains s’il n’y a plus d’habitat naturel pour les animaux sauvages au sein de cet écosystème si exceptionnel.

Sécuriser les corridors fauniques et les zones de dispersion est la tâche la plus urgente pour Big Life, et il n'y a pas de temps à perdre.

La préservation des terres peut être une solution gagnante-gagnante pour tous, que ce soit pour les animaux, mais aussi pour les communautés locales. Et cela s’inscrit dans l’approche holistique que nous avons toujours adoptée.

Le leasing, ou crédit-bail foncier, est une piste pour atteindre cette réciprocité. Il permettrait aux Maasaï de conserver leurs droits de propriété, de limiter ainsi le morcèlement et conversion des terres, tout en assurant un revenu aux propriétaires terriens.

Ce modèle maintient l’état naturel des terres, qui restent accessibles à la faune sauvage et au bétail, tout en permettant des revenus aux propriétaires fonciers. En plus, les emplois dans l’écotourisme et la conservation vont de pair avec un habitat et une faune sauvage protégés.

L’idée de paiement en échange de services écosystémiques n’est peut-être pas particulièrement attrayante en soit, mais est absolument nécessaire pour la survie des animaux sauvages et des écosystèmes dans l’Afrique en pleine accélération et en plein essor démographique du 21ème siècle.

Au fil des décennies, Big Life a protégé avec succès près de 1.6 millions d’acres au sein de l’écosystème du Grand Amboseli, ainsi que sa vie sauvage. Et vous avez été à nos côtés pour nous aider dans cette tâche.

Notre succès réside dans notre capacité à adapter et à concevoir des solutions innovantes face aux défis de conservation, solutions qui prennent en compte à la fois les personnes et la faune, et nous continuerons à agir en ce sens.

Big Life continuera à protéger les habitats naturels les plus importants de l'écosystème en :

Créant des partenariats avec les communautés locales lors du processus de circonscription afin d’identifier et protéger les zones essentielles à la faune sauvage et au bétail,

Concevant, négociant et gérant des baux fonciers mutuellement avantageux dans les zones foncières critiques,

Travaillant avec des partenaires du secteur privé afin de créer des opportunités inclusives pour l’écotourisme et de générer des sources de revenus supplémentaires pour les propriétaires fonciers.

Toutefois, des projets de cette envergure sont trop conséquents pour s’y attaquer seuls.

C’est avec une grande générosité que la Fondation D.N. Batten s'est engagée à doubler les dons récoltés, jusqu'à un montant de 100’000 $. Cela signifie que l’impact positif de votre soutien sera doublé. Le futur de ce paysage irremplaçable, de sa vie sauvage et de ses populations vit un moment crucial. Rejoignez-nous et faites un don.

Malgré les bouleversements présents et à venir, notre mission restera la même : protéger la nature pour le bénéfice de tous dans l'écosystème du Grand Amboseli.

Avec toute notre reconnaissance,

 Nick Brandt et Richard Bonham/Big Life

Photos creditent Big Life

https://biglife.org/program-updates/big-life-news/how-many-elephants-is-an-avocado-worth

 

 

 

 

 

 

 

 

   
   
   
   
   
   
   
   
   
   

La réputation des chiens pisteurs de Big Life/Kenya s’est répandue et ils sont souvent amenés à rendre dans les parcs nationaux pour venir en aide aux opérations du KWS(Kenya Wildlife Service) et dans d’autres parcs privés … Ils valent de l’or et l’histoire qui suit en est bien l’illustration.

L'un des outils les plus efficaces pour lutter contre le braconnage est de dissuader les braconniers avant même leur entrée dans une zone. À cet égard, il n'y a pas d'outil plus efficace que les chiens traqueurs. Même si les braconniers ne sont pas neutralisés avant d’avoir commis leur délit, ils seront sans aucun doute après grâce aux les chiens. Ils ne peuvent pas s'en sortir.

L’unité des Chiens pisteurs du Kilimanjaro a vu le jour en octobre 2011 avec deux chiens et une équipe de quatre maîtres-chiens. Les chiens ont été achetés et formés par le Canine Specialist Services International CSSI (Services Spécialisés Canin International) à Arusha, en Tanzanie, afin de pister les braconniers dans les zones des projets de Big Life Amboseli Kilimanjaro. Les maîtres-chiens ont été sélectionnés parmi un groupe de rangers de la communauté locale et également par le CSSI.

J'ai été invitée par les Rangers du projet Chiens pisteurs à une formation en brousse de 5 jours avec la Big Life Foundation à Amboseli, au Kenya. Ce projet est l'un des nombreux projets soutenus par la Big Life Foundation. Les chiens ont déjà eu l’occasion de se mettre à la poursuite des braconniers. Ils sont également mis à contribution quand un enfant est perdu dans le village. Une bonne coopération est ainsi créée avec les villageois.


Clyde, Bonnie, et Didi m'ont montré ce qu'ils pouvaient faire.

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