Chaque matin, ils se promènent lentement dans la forêt avec leurs gardiens, réussissant à marcher au même rythme malgré les pattes courtes et épaisses de l'un et les pattes longues et fines de l'autre. Ils boivent leurs biberons côte à côte, broutent tranquillement dans la forêt en duo et retournent à l'enclos à l'heure du déjeuner.
Arthi et Kipekee
Talek et Olomunyak
En tant que plus petit éléphant de notre troupeau de la nurserie, Kipekee est universellement adorée et extrêmement gâtée. Nous nous demandons si toute cette attention ne lui monte pas à la tête ! Le premier matin du mois, Mzinga et Talek se sont précipitées vers la porte de Kipekee et ont attendu dehors. À notre grande surprise, le bébé vêtu d'une couverture bleue a contourné les trompes accueillantes tendues dans sa direction et a dépassé ses grandes sœurs pour remonter le chemin et aller voir Muridjo. Elles n'ont eu d'autre choix que de faire demi-tour et de la suivre !
Il semble y avoir un accord tacite concernant une rotation équitable des nounous pour s'occuper de Kipekee. Mzinga, Talek, Nyambeni, Kamili et Muridjo se relaient toutes. Cependant, Kamili fait parfois valoir son rang et chasse les autres nounous afin de pouvoir s'occuper seule de Kipekee. Kamili n'a jamais été une éléphante particulièrement attentionnée, c'est donc agréable de découvrir cette nouvelle facette de sa personnalité.
Pendant ce temps, nous avons assisté à de grands progrès chez Wamata, notre ancien bébé de la nurserie ! Plutôt que de repousser Arthi et Kipekee, qui l'ont évincée de son rôle de bébé adoré, Wamata semblait presque s'occuper d'eux un jour. Elle les a touchés affectueusement à tour de rôle avec sa trompe pendant qu'ils broutaient dans la forêt. Serait-elle en train de tourner la page et de se transformer en nounou ?
Wamata
Pardamat et Wamata
Wamata est peut-être jeune, mais elle est tout à fait capable de se débrouiller seule. Un matin, Pardamat se comportait mal dans le bain de boue. Après avoir vidé ses deux bouteilles, il a essayé d'en prendre une à Wamata. Avant que nous ayons pu intervenir, la petite femelle courageuse avait déjà réglé la situation. Bien qu'elle ait plus d'un an de moins que lui, elle l'a poussé violemment, et Pardamat a pris la fuite, penaud, vers l'autre côté de la mare.
Taroha est l'un de ces mâles remarquablement doux et attentionnés que nous appelons les « gentils oncles ». Son caractère est similaire à celui de la mini matriarche Kerrio. C'est le mâle le plus âgé de la nurserie, mais il n'intimide jamais les autres et ne les provoque jamais. Il lui arrive même parfois de tourner le dos aux conflits et il protège et prend souvent soin des plus jeunes.
Un après-midi, dans les champs, Taroha s'est comporté de manière agressive, mais uniquement pour défendre deux des plus jeunes orphelins. Il tenait compagnie à Kipekee et Arthi, car, pour une fois, les femelles plus âgées étaient occupées ailleurs. Alors que les trois broutaient tranquillement ensemble, Pardamat a surgi de nulle part et sans raison, et a repoussé Arthi. Taroha a réagi immédiatement et a puni le mâle d'une forte poussée.
Nous n'avions pas remarqué que, malgré la distance, Kerrio avait vu ce que Pardamat avait fait à Arthi. Elle a couru pour aider Taroha. Ensemble, ils ont chassé le mâle indiscipliné et n'ont laissé personne s'approcher d'Arthi et de Kipekee pendant le reste de la journée. Kerrio peut ignorer les petites fautes, laissant les autres nounous prendre les devants, mais lorsque le problème est grave, elle intervient et ne plaisante pas !
Taroha et Kamili
Kerrio et Latika
Talek est l'équivalent féminin de Taroha. Au cours des deux dernières années, elle est devenue une femelle forte mais calme qui déteste les conflits. Elle ne riposte pas quand les autres la bousculent, même s'ils sont plus petits qu'elle. Elle fait tout avec beaucoup de considération, même au moment des repas : elle boit lentement et soigneusement chaque goutte de lait, puis se dirige vers le monticule de terre pour prendre un bain de poussière.
Nyambeni est un personnage tellement intéressant. Elle est attentionnée et bienveillante... mais parfois, les choses changent ! Un après-midi, lors d'un bain de boue, Nyambeni s'est à nouveau comportée comme une « kali mama ». Lorsque la petite Wamata a commis l'erreur de s'approcher innocemment de Kipekee pour fouiner, elle a été récompensée par une bousculade alors qu'elle n'avait rien fait de mal. Nous avons décidé qu'il était temps pour Nyambeni de rejoindre ses camarades délinquantes Latika, Kamili et Pardamat dans le coin des vilains !
La belle Kerrio grandit. Notre mini matriarche devient plus indépendante, choisissant généralement de rester avec son troupeau, mais s'éloignant parfois pour son propre compte. Un matin, lorsque nous avons sifflé les orphelins pour les rassembler afin de les envoyer au bain de boue pour leur tétée, Kerrio n'a pas répondu. Plutôt que de courir vers son lait, elle a continué à brouter. Nous l'avons trouvée seule dans une clairière, broutant tranquillement. Son comportement montre qu'elle est prête à passer à l'étape suivante de son retour à la vie sauvage.
Arthi, qui n'a été sauvé qu'en août, s'adapte à la vie à la nurserie à son propre rythme. Notre nouveau venu est très sociable et amical, non seulement avec les autres éléphants, mais aussi avec ses gardiens. Il s'approche souvent d'un gardien en levant la trompe en signe de salut. Il ne bouscule personne et ne joue pas brutalement avec les autres.
Arthi est également notre nouveau chanteur. En descendant le chemin qui mène à la mare boueuse, il commence à barrir pour réclamer son lait, nous avertissant qu'il arrive et qu'il a très faim. Après avoir avalé son biberon, il aime en réclamer un autre, bruyamment. Mais un jour, les choses ont changé. À notre grande surprise, Arthi s'est dirigé tranquillement vers la mare, a accepté un biberon, a bu son lait et s'est mis à brouter tranquillement. Nous étions tellement habitués à ses cris que c'était comme s'il n'était pas là !
Tout comme nous, les éléphants ont des préférences et des personnalités distinctes. Certains aiment se masser le visage et le dessous de la trompe contre le sol sec, tandis que d'autres ne montrent que peu d'intérêt pour ce genre de plaisirs. Latika fait clairement partie des adeptes. Nous la trouvons souvent en train de savourer un long massage facial pendant que le reste du troupeau broute autour d'elle. Parfois, le petit Olomunyak, un autre adepte des soins personnels, se joint à elle dans ce rituel.
C'est presque devenu une routine pour Maxwell d'attendre près de sa porte tôt le matin. Il sait que les éléphants orphelins, en particulier Mzinga, viendront le voir. Parfois, elle vient seule, parfois elle est accompagnée de Taroha ou d'un autre ami. Lorsque les éléphants touchent le rhinocéros avec leur trompe, Max reste immobile et profite du moment jusqu'à ce qu'ils poursuivent leur chemin.
Mzinga, Arthi et Nyambeni
Daba
Mzinga continue d'être notre amoureuse des rhinocéros. Sortant de son enclos un matin, elle s'est dirigée tout droit vers l’étable de Tytan. Elle a poussé et tiré sa porte et a grogné tandis que le rhinocéros se tenait prudemment à l'arrière de son enclos. Il ne savait pas trop quoi penser de cette éléphante extrêmement amicale ! En entendant Tytan couiner, Maxwell a tout de suite compris ce que Mzinga avait en tête. Il apprécie leurs rencontres matinales et attendait près de sa porte. Lorsque Tytan ne s'est pas approché de sa porte, Mzinga a abandonné son projet et s'est dirigée vers la porte du rhinocéros aveugle, où elle a été rejointe par Olomunyak. Les deux éléphants ont posé leur trompe sur le rhinocéros pendant quelques minutes.
Mzinga adore les rhinocéros, et Olomunyak adore les phacochères. Avant de partir pour la forêt un matin, il a passé un merveilleux moment à jouer avec les petits phacochères qui visitent chaque jour les enclos avec leurs mères. Ils sont encore si petits que, si Olomunyak avait voulu, il aurait pu facilement les dominer. Mais notre mâle espiègle prenait grand soin de ne pas blesser les petits. Il les a poursuivis dans les enclos sous le regard de leurs mères.
Le 21 octobre, un deuxième sauvetage a été effectué depuis Voi jusqu'à la nurserie. La petite femelle n'avait été sauvée que quelques jours auparavant et n'était pas encore habituée à sa nouvelle famille humaine et éléphante. Nous l'avons placée dans l'enclos à côté de Daba, l'orphelin de Voi arrivé la veille. Ce matin-là, Daba a passé un peu de temps à l'extérieur de son enclos. Nous l'avons attiré dehors avec une bouteille de lait et il a parcouru les environs sous la surveillance de sept gardiens. Une fois qu'il a eu exploré les lieux, nous l'avons conduit vers une rangée de quatre enclos vides afin qu'il dispose de plus d'espace.
Maxwell
Notty et Tytan
L'arrivée de Tytan a provoqué quelques remous chez Max. Il faudra du temps à notre « patriarche » de la nurserie pour accepter la présence d'un nouveau rhinocéros. Max avait très bien accepté Raha et les deux rhinocéros se tenaient parfois ensemble de chaque côté de sa porte, mais elle était une femelle. Tytan est un mâle, et Max le sait. Ses habitudes ont changé, car il tient à affirmer qu'il est le rhinocéros le plus âgé de la nurserie.
Il est significatif que Max ait déplacé son tas d'excréments vers un nouvel emplacement. Il envoie ainsi un signal au nouveau rhinocéros, non seulement en marquant son territoire avec ses excréments, mais aussi en l'étendant. Un jour, lorsque Max a senti que Tytan remontait le sentier, il a couru vers la clôture et a poussé contre elle. Le bébé rhinocéros a accéléré le pas et s'est enfui vers la forêt. Nous appelons Max pour le calmer, et avec le temps, nous savons qu'il s'habituera à Tytan.
Photos créditent DSWT
Nous rappelons que pour les nouvelles et les photos nous sommes tributaires du Sheldrick Wildlife Trust et ne pouvons fournir que les informations remises concernant les orphelins, sans oublier que les traductions sont faites bénévolement sur du temps personnel.
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